• Brunschvicg et Bachelard : deux journées d'études à l'ENS Ulm, les 6 et 7 février 2009

     

     Ces deux journées sont ouvertes à tout le monde gratuitement (simplement prévoir une pièce d'identité à présenter à l'entrée de l'Ecole normal supérieure 45 rue d'Ulm). La salle Dussane se trouve au rez de chaussée (se renseigner à l'entrée ).

     

    Le "European Network in Contemporary French Philosophy" qui associe
    le Ciepfc de l'Ecole Normale Supérieure (Département de Philosophie),
    l'Université de Warwick (GB), l'Université de Milan (Italie), les
    Universités de Pise (Italie) et Chicago (USA),  organise entre 2008
    et 2010 un Programme international de recherche sur la philosophie du
    XX° siècle en France autour de ses figures majeures associées et
    opposées sur "l'être, la vie, le concept". Après un colloque à
    Londres et un autre à Milan et Pavie, les deux journées
    sont la première étape parisienne de ce parcours. Elles proposent un
    éclairage sur deux figures majeures de la philosophie des sciences en
    France, Brunschvicg et Bachelard. Elles sont ouvertes au public. A ce
    programme s'ajoutera, le 6 Février 2009 à 18h45, une  Table ronde
    autour de "Proust et la philosophie", et d'ouvrages récents publiés à
    ce sujet par les membres du réseau".

    Voici le programme :

    De Brunschvicg à Bachelard
    Ecole Normale Supérieure, Paris, 6-7 Février 2009

    Salle Dussane

     
    Vendredi 6 février : Léon Brunschvicg
     Président de séance: Professeur Claude Debru (E.N.S) sous réserve.
    Matinée: Métaphysique

    9:30 Ouverture

    9:45 Frédéric Worms (Lille III/E.N.S): "La nécessité de Brunschvicg dans la  philosophie du XXème siècle en France"

    10:15 Jean-Michel Le Lannou (Lycée la Bruyère, Paris): ‘la Puissance de l'Idée'

    10:45 Discussion

    11:15 Pause

    11:30 André Simha (Académie de Nice): ‘Raison et Religion'

    12:00 Stéphane Desroys du Roure (Lille III): ‘de la Liberté chez Brunschvicg'

    12:30 Discussion

    13:00 Déjeuner

    Après-midi: Philosophie des sciences

    14:30 Alberto Gualandi (Université de Bologne, Italie) ‘Métaphores de la vérité mathématique. L'instance du jugement des Etapes à la Modalité'.

    15:15 Anastasios Brenner (Université Paul Valéry-Montpellier III). 'Brunschvicg et l'histoire de la philosophie dans ses rapports avec les sciences'
    15:45 Discussion

    16:15  Pause

    16:30 Frédéric Fruteau de Laclos (Paris I) ‘De l'Architectonique en Epistémologie. La philosophie dans les sciences selon Brunschvicg'


    17:00 Elie During (Paris X) ‘Relativité et Réciprocité: un thème métaphysique au coeur de la physique contemporaine'.
    17:30-18:30:Discussion
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Samedi 7 février : Gaston Bachelard
     Président de séance: Professeur Jean-Jacques Wunenburger (Lyon III)

    Matinée: Métaphysique et Epistémologie

    9:30 Emmanuel de Saint Aubert (CNRS, E.N.S, Archives Husserl de Paris) ‘Force, forme et matière chez Bachelard et Merleau-Ponty'.

    10:10 Questions

    10:30 Teresa Castelão-Lawless (Grand Valley State University, USA) ‘The Evolution of Scientific and Philosophical Concepts in Bachelardian Epistemology'.

    11:10 Questions

    11:30 Pause

    11:45 Howard Caygill (Goldsmiths College, London): 'Between the History of Mysticism and Science: Koyré in the 1930s'

    12:25-13:00 Questions et discussion
    13:00 Déjeuner
    Après-midi: L'imaginaire et la pensée scientifique
    14:30 Jean-Jacques Wunenburger (Lyon III): ‘la question des rapports Rationalité-Imaginaire chez Bachelard'

    15:10 Questions

    15:30 Zbigniew Kotowicz (Goldsmiths College, London): ‘
    Gaston Bachelard : l'Atomisme, le Surréalisme et la Pensée 
    scientifique'


    16:10 Questions et discussion

    16:30 Pause

    16:50-17:30 Table ronde, animée par les Professeurs Frédéric Worms (Lille III/E.N.S), Mauro Carbone (Università degli Studi di Milano), Arnold Davidson (University of Chicago/Università degli Studi di Pisa) et Miguel de Beistegui (Université de Warwick).

    ainsi se trouve vérifié une nouvelle fois l'adage holderlinien : "là où se trouve le plus grand danger, là croît aussi la plante qui sauve"...

    L'oeuvre et la pensée de Brunschvicg, qui étaient tombées aux oubliettes depuis 1945, sont peu à peu, sinon réhabilitées (ce qui serait d'ailleurs un terme bien mal choisi), en tout cas revisitées et réétudiées...ce colloque en est un signe, ainsi que la publication progressive de la majeure partie de l'oeuvre brunschvicgienne sur le site :

    http://classiques.uqac.ca/classiques/brunschvicg_leon/brunschvicg_leon.html

    La "crise" et le désastre actuels ne sont en aucun cas contingents ni ponctuels, mais s'originent dans l'oubli de l'intellectualité  qui forme le fond de l'aventure scientifique au profit de la "soupe de lentilles" de la techno-science, de l'Arraisonnement du monde (le Gestell de Heidegger). Et non dans l'oubli de l'Etre , comme le voudrait Heidegger! l'athéisme , c'est à dire le nihilisme contemporain, avec son activisme et son "bougisme" forcenés ("bouge de là") , provient de la forclusion de la première étape, absolument nécessaire, dans l'itinéraire de l'âme vers Dieu : l'étape de la recherche de la vérité dans les théorèmes de la mathématique et de la physique, qui doit mener à l'intégrité morale de la conscience dans la liberté et l'autonomie intellectuelle absolues, puis à Dieu "en esprit et en vérité", c'est à dire la source , si l'on veut , de cette autonomie absolue, qui se nomme aussi "vie spirituelle", ou "vie religieuse", et qui se signale par l'émancipation totale de toute croyance de groupe ou de tribu, c'est à dire la religion entièrement désocialisée à laquelle invitent Lachelier comme Brunschvicg.

    Vérité de la science et autonomie de la conscience : ce sont les deux jambes de "Dieu", si vous en coupez une il ne tarde pas à tomber dans un fossé, ou dans un puits comme Thalès, et il est alors à craindre qu'apparaisse une servante thrace qui commence à se moquer de Dieu...etc.. etc... spectacle déplaisant !Mort de rire

    et quant au "Dieu" des religions, il semble qu'il soit cul de jatteClin d'oeil puisque les deux "jambes" dont je viens de parler sont coupées : oubli du cadre intellectuel scientifique de l'unité du monde dans la superstition des "au delà" imaginaires, des sphères et des Intelligences planétaires,  ou des arrière-mondes, et perte de l'autonomie de la conscience dans la dictature du groupe appelée "hétéronomie" (l'exemple le plus frappant étant l'Islam où l'apostasie, c'est à dire le fait de se convertir à une autre religion, est punie de mort !)

    Et, au fonds, quand Rabelais disait que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", il ne disait pas autre chose que Brunschvicg plusieurs siècles à l'avance, en affirmant la destination religieuse ultime, et non pas technique, militaire ou économique, de l'entreprise scientifique....cettte ruine de l'âme, que nous voyons en direct au JT tous les soirs, n'est autre que le remplacement du Dieu de l'homo sapiens, ou Dieu purement spirituel  des philosophes et des savants, par le Dieu utilitaire de l'homo faber, mensonge vital et promotion illimitée de l'égoïsme sous couvert des cérémonies et des cultes religieux ou médiatiques...Dieu de la conscience solitaire et humble du savant contre Dieu grossier de la foule imbécile et obsédée de fornication et donc puritaine et imprécatrice...il faut choisir !

    Rabelais, Montaigne, Descartes, Pascal, Malebranche, Brunschvicg : oui, il y a bien une tradition, une exception de l'intelligence française...comment ce noble pays a t'il pu déchoir au rang des chansons populaires, bal musettes, comptoirs de bistrots, émissions de télévision  et finalement du sarkozysme ? il y a là un Mystère, admettons le , même nous rationalistes impénitents, et toute l'intelligence du monde ne le saurait expliquer...car au fond la connerie est inexplicable, elle est là, simplement,  comme la racine que contemple le héros de "La nausée" .

    L'unique vérité dont Dieu ait à nous instruire c'est, toujours d'après Brunschvicg :l'expansion infinie de l'intelligence et l'absolu désintéressement de l'amour  (attention à l'ordre : l'expansion de l'intelligence doit précéder, et mener à, l'absolu désintéressement de l'amour.... si elle est absente, comme dans les bas fonds de l'occultisme, ou bien si elle s'arrête en se "gelant" quelque part dans sa progression infinie , l'intériorité de la réflexion étant remplacée par l'automatisme de l'instinct ou du calcul, alors nous avons l'athéisme, c'est à dire le nihilisme, dont le nom français est Sarkozy).

    l'expansion infinie de l'intelligence et l'absolu désintéressement de l'amour : phrase splendide que chacun devrait porter sur soi comme Pascal son "mémorial", ce qui aurait peut être évité à l'humanité de suivre la voie inverse : expansion illimitée (et non pas infinie : la bêtise ne peut pas être infinie) de la bêtise menant à l'absolu égoïsme de ce qui se donne pour l'amour, mais qui est en fait la volonté d'emprise de chacun sur tous et de tous sur chacun !

    Mais revenons au désastre, à la ruine de l'âme.....un désastre, bien plus ancien que la crise qui a éclaté en 2008, qui se situe aussi aux trois niveaux dont parle Brunschvicg lui même dans l'article déjà commenté sur "Spiritualisme et sens commun" : intellectuel-scientifique (l'impasse de la physique mathématique dans la théorie des cordes, clairement expliquée par Lee Smolin dans son récent ouvrage "Rien ne va plus en physique"), moral (l'escroquerie et l'imposture devenues la règle partout, pas seulement chez Madoff, en finance, politique, économie, et même et surtout dans le domaine de la pensée, ou de ce qui en tient lieu actuellementHorreur !), et religieux (le fanatisme et la guerre de religions faisant rage partout, y compris dans les villes de France et d'Europe  où l'antisémitisme islamique se donne libre cours avec une violence terrifiante).

    Seule l'oeuvre de Brunschvicg peut nous tirer de cette impasse parce que seule elle nous donne accès au sens véritable de la seule philosophie qui vaille, celle de Platon, Descartes, Spinoza ou Fichte, et seule elle nous permet de nous orienter dans le labyrinthe de la mathématique et de la physique ( labyrinthe dont le rapide parcours des nouveaux travaux sur le site http://arxiv.org  donne une petite idée)...c'est en tout cas la thèse qui sous-tend l'activité de ce blog.

    mais évidemment ce n'est que mon avis, et comme dit l'autre sur France-Info tous les matins : "vous n'êtes pas obligés de me croire"


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